Prendre la parole en public est source de stress pour beaucoup : il n’existe pas de baguette magique pour l’éliminer. On raconte que la comédienne Sarah Bernard a répondu à une débutante, fière de n’avoir jamais le trac : « Ne vous inquiétez pas, ça viendra avec le talent ! ».
N’empêche : l’un des objectifs de la formation est de gagner en confiance. Avant même les techniques et astuces anti-stress à tester (j’y reviendrai), le premier moyen de se détendre est de se débarrasser de certaines idées reçues.

Idée reçue n°1 : mon stress se voit comme le nez au milieu de la figure

En formation, la plupart des participants redoutent l’épreuve de la caméra. Et sont pourtant agréablement surpris quand ils se voient à l’écran. Pourquoi ? Parce qu’ils prennent conscience, avec soulagement, de l’écart entre leur ressenti et l’image qu’ils donnent. Certains se sont sentis envahis par l’angoisse et se découvrent, tout ébahis, un air serein. Non, nous ne sommes pas transparents. Non, l’auditoire ne lit pas en nous comme dans un livre ouvert.

Idée reçue n°2 : je dois faire un sans-faute

Être attentif au choix des mots, au débit ni trop lent ni trop rapide, à la voix assurée sans être péremptoire, au regard tourné vers l’assistance, aux gestes ouverts et dynamiques, au sourire naturel, aux tics verbaux à éviter et à l’ancrage dans le sol … tout ça, bien entendu, en ayant soin de rester vous-même ! Si l’on voulait cocher toutes les cases, il faudrait non pas deux jours de formation mais plutôt deux semaines, ou peut-être deux ans, ou deux vies. Sauf que ces points ne sont pas d’importance égale – j’y reviendrai. Et, si vous n’êtes pas un professionnel de la communication ou du spectacle, personne, hormis vous-même peut-être, n’attend de vous la perfection. Vous en doutez ? Regardez au hasard quelques conférences TED. Vous verrez que tous ces gens passionnés, qui ont répété leur show avec un coach éminent, commettent un tas « d’erreurs » – ou plutôt d’imperfections – auxquelles on ne prête aucune attention. Pourquoi ? Parce qu’on est trop occupé à les écouter avec intérêt : après tout, c’est ce qui compte !

Idée reçue n°3 : il y a un modèle à suivre

Un seul conseil pour vous convaincre qu’il n’existe pas de modèle unique, ouvrez vos yeux et vos oreilles ! Journalistes, hommes et femmes politiques, dirigeants d’entreprise : parmi les orateurs les plus doués pour capter l’attention, on trouve tous les styles. Certains maîtrisent brillamment l’art de la pause, d’autres ont la passion volubile ; certains parlent avec les mains, d’autres sont statiques ; certains vous communiquent leur énergie, d’autres vous donnent l’impression envoûtante de murmurer à votre oreille. Prendre la parole en public, cela consiste à préparer un contenu percutant et adapté à ses destinataires, s’approprier quelques règles, s’entraîner. Mais ce n’est pas, jamais, singer tel ou tel, ou plaquer une gestuelle qui ne vous serait pas naturelle.